Comment devenir détective privé ?

On ne va pas se le cacher, le métier d’agent de recherches privées, le fameux détective privé, fait fantasmer beaucoup de personnes. A juste titre ? Loin des clichés véhiculés par la télévision et les séries, vous verrez que cette profession est en réalité très réglementée. Filatures, enquêtes, auditions, surveillances, rapports en justice, le détective privé doit respecter un cadre légal très strict pour chacun de ses missions. Que ce soit pour les entreprises (arrêt maladie frauduleux, concurrence déloyale, travail dissimulé, recouvrement de créances…) ou les particuliers (adultère, garde d’enfants, violences…), l’enquêteur privé reste un professionnel soumis au droit et à une déontologie précise. Focus sur ce métier peu banal.

La formation diplômante pour devenir détective privé

Fini le temps où vous posiez simplement votre plaque professionnelle d’enquêteur en bas de votre immeuble. Le détective privé est une profession réglementée. Chaque professionnel doit faire l’objet d’une formation diplômante dans une école spécialisée. Il en existe quatre : deux écoles privées, notamment l’Institut de Formation des Agents de Recherches Privées (IFAR) et deux formations universitaires. A terme, après une partie théorique où l’on vous apprendra les rudiments du métier (savoir faire une filature, rédiger un rapport d’enquête, prendre des photos, filmer de manière secrète, réussir un rendez-vous client, organiser sa comptabilité, gérer son agence….) vous pourrez vous exercer en pratique dans une agence de détective privé officielle lors d’un stage en entreprise. Et si vous avez brillamment passé ces étapes, vous vous verrez décerner votre titre de directeur d’agence. Pour ouvrir cette dernière, il vous faudra alors effectuer une demande auprès du Conseil National des Activités Privées de Sécurité (CNAPS) qui vous délivrera une carte professionnelle un agrément et une autorisation d’exercice. Autre point important, l’enquêteur privé traite de questions juridiques à longueur de temps et dans tous ses dossiers.  Aussi, il est vivement recommandé de bénéficier d’une solide formation juridique en amont (la Licence de Droit est un minimum) afin de connaître précisément la législation en vigueur et ne pas se retrouver pris au dépourvu par un client amateur de questions pièges.

Le cadre légal de la profession de détective privé

Bien évidemment, la première condition pour l’exercice d’une telle profession est un casier judiciaire vierge. Un détective privé intervient de plus toujours en respectant trois grands axes : légalité et moralité de sa mission et légitimité de ses interventions. La jurisprudence a renforcé l’intervention des détectives avec deux autres grands principes : la proportionnalité des actes d’enquête et la loyauté des preuves apportées en justice. Aujourd’hui, le détective privé est donc plutôt considéré comme un auxiliaire de justice. Retenez un grand principe : lors de sa mission, un détective privé sera nécessairement intrusif dans la vie privée d’une personne, à lui de limiter cette intrusion au strict minimum légal afin de ne pas être inquiété par la Justice.  Cela veut notamment dire que l’enquêteur devra se tenir strictement à l’objet de son Mandat et rien de plus. Le plus dur est de gérer la variété des missions, donc des textes de lois et jurisprudences. Car le détective privé, intervient sur des dossiers civils, commerciaux, familiaux, judiciaires…

Les qualités personnelles du détective privé

Ce métier est avant tout une question de feeling. En bref, on l’a ou on ne l’a pas. L’expérience et le vécu personnel, c’est 50% des qualités requises pour devenir un bon enquêteur. Votre personnalité, votre tempérament restent des éléments déterminants afin d’être le plus scrupuleux possible dans un métier soucieux de rigueur. Il faut donc être intelligent, comprendre vite et savoir pallier tout événement de dernière minute. Retenez deux mots en lettres d’or : prévision et anticipation. En toutes circonstances, il faut être capable de réagir, d’improviser, de pouvoir s’ancrer dans une situation. Quand on est en surveillance dans une grande ville telle Paris ou Marseille, ça ne sera pas la même chose que quand on est en surveillance dans un village de campagne. Il faut avoir la capacité de se fondre dans le décor et avoir toujours une carte à jouer pour se dégager d’une situation ou pour favoriser l’enquête. Cette amplitude comportementale induit aussi une facilité à se désilhouetter, donc à changer d’apparence (lunettes, casquettes, bonnets), se dissimuler, changer de vêtements, de coupe de cheveux, bref s’accessoiriser de façon à passer toujours inaperçu”.